Dans la version remaniée de son projet de plan sectoriel Asile, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) prévoit toujours un deuxième centre d’asile dans l’agglomération de Lyss. Le Conseil-exécutif s’en étonne. Dans sa prise de position, il demande donc à la Confédération de renoncer définitivement au site de la place d’armes et de la caserne de Lyss. Du point de vue du canton de Berne, le maintien d’un centre fédéral pour requérants d’asile sur ce site fait naître un conflit spatial majeur, que l’adaptation du périmètre opérée dans l’intervalle ne résout pas. En effet, le site de la place d’armes et de la caserne est important pour le développement urbain de Lyss car la commune, entourée de surfaces d’assolement, ne peut se développer qu’en se densifiant. Le plan directeur cantonal lui affecte d’ailleurs une croissance de 10%.
Vente du centre de requérants d’asile de Kappelen-Lyss
Le Conseil-exécutif a cependant approuvé la vente à la Confédération de l’ancien centre de transit pour requérants d’asile de Kappelen-Lyss. Cela permettra au Secrétariat d’Etat aux migrations d’y créer rapidement un centre fédéral pour requérants pour compléter le centre fédéral qui occupe actuellement l’ancien hôpital Ziegler à Berne. Le prix de vente de ce bien-fonds d’environ 11 000 m2 s’élève à 6,8 millions de francs. La vente de l’ancien centre de transit cantonal dépend de l’approbation des Chambres fédérales dans le cadre du message sur l’immobilier 2017.
Main tendue du canton
Cette décision démontre que le Conseil-exécutif bernois est prêt à apporter son soutien au Secrétariat d’Etat aux migrations pour mettre en place le réseau des centres d’asile fédéraux. Il attend en contrepartie que le SEM mette un terme à ses études en vue de l’implantation d’un deuxième centre fédéral à Lyss, que ce soit sur la place d’armes ou dans la caserne, pour remplacer le centre de l’hôpital Ziegler. Le gouvernement bernois est convaincu qu’il n’est pas raisonnablement possible d’imposer aux habitants de Lyss l’aménagement d’un deuxième centre fédéral pour demandeurs d’asile dans leur commune et que ce projet n’est donc pas défendable sur le plan politique. Une délégation du Conseil-exécutif rencontrera prochainement la cheffe du Département fédéral de justice et police Simonetta Sommaruga pour lui expliquer la position de gouvernement cantonal.